Journée de la Filière Automobile 2021 : espoir et incertitude
La filière automobile est le premier secteur industriel dans les Ardennes, et la région Grand Est est une des principales régions de production. De ce fait, il est crucial d’être au courant de son évolution, aussi bien au niveau local, que national ou même mondial. La Plateforme Automobile présidée par Luc Chatel, tenait fin octobre sa deuxième journée d’information et d’échanges.
Plus d’un millier de participants ont ainsi pu assister le 26 octobre à Paris aux prises de position et aux interrogations des constructeurs français (Renault, Stellantis), mais aussi de tous les représentants de la filière (équipementiers, distributeurs, centres de recherche ou d’innovation, acteurs politiques), avec également le commissaire européen Thierry Breton.
Parmi les sujets les plus abordés, l’électrification des véhicules et ses conséquences étaient au centre des débats, avec un suivi de l’évolution du parc, et un questionnement sur la capacité à produire l’énergie suffisante à terme (une projection fait état de 70% de véhicules électriques en 2040 en France). Bien évidemment cela impacte l’emploi et les scénarios actuels tendent à estimer la perte de 60.000 emplois par le passage à l’électrique, au premier rang desquels figurent les industries traditionnelles des moteurs thermiques. Les Ardennes et le Grand Est sont directement concernées. Le représentant Stellantis a confirmé que le site ardennais de Charleville-Mézières produirait des carters de moteurs électriques, mais si les groupes industriels ont déjà anticipé, ce n’est pas toujours le cas des PME... Ce sera un des sujets cruciaux du soutien aux territoires et à l’économie dans les prochaines années.
La pénurie de composants a aussi été évoquée, avec non seulement les semi-conducteurs, qui bloquent actuellement la production, mais aussi certaines matières en tension qui perturbent considérablement la filière. Les nouvelles normes et directives européennes sont aussi considérables comme impact à court terme (Euro 7, Fit for 55), obligeant les constructeurs à faire des choix de court terme, alors que certains auraient aimé poursuivre d’autres voies que l’électrification à outrance : on a parlé d’hybridation thermique / électrique (Toyota prévoit 90% de véhicules électriques en 2025 – dont seulement 10% à batteries), mais aussi de carburants de synthèse décarbonés qui pourraient donner une nouvelle chance au thermique si on arrive à les produire en quantité pour un coût raisonnable....
En conclusion, le ministre Bruno Le Maire a affirmé le soutien total de l’État à l’automobile, en insistant sur le fait que nous devons maintenir cette industrie en France et en Europe, en accompagnant les entreprises si besoin. C’est aussi le signal donné par les industriels, avec la volonté de faire tout ce qui est possible pour préserver l’emploi, les entreprises et l’environnement ; ce sera le grand défi des prochaines décennies, dans tous les domaines et dans tous les territoires, dont bien sûr les Ardennes.
Présentations et interventions vidéo : https://pfa-auto.fr/retour-sur-la-journeedelafiliereauto-2eme-edition-26-octobre-2021/
Crédit photo : ©PFA