La sûreté nucléaire, enjeu de formation dans les Ardennes
Alors que le Centre Nucléaire de Production d'Électricité de Chooz est en phase de modernisation, de nouvelles formations dans la filière nucléaire vont bientôt voir le jour dans les Ardennes.
Le projet de campus universitaire à Charleville-Mézières, dont les travaux vont débuter prochainement, prévoit de proposer de nouveaux enseignements, en adéquation avec les besoins des entreprises locales. La centrale nucléaire de Chooz, un des principaux employeurs du département (environ 1.000 personnes), va doubler ses capacités d’accueil ces prochaines années, grâce au programme de Grand Carénage d’EDF. Deux milliards d'euros d’investissement sont prévus sur le site ardennais, qui va servir de référence à EDF pour valider son processus de déconstruction. Les Ardennes se situent à proximité d’une autre centrale (Nogent-sur-Seine) et de deux centres de stockage pour les déchets radioactifs. Il est donc important de renforcer les compétences nucléaires sur le territoire. Outre les formations d’habilitations professionnelles de quelques jours (SCN1, RP1…), deux parcours diplômants existent déjà dans les Ardennes :
- un Bac Pro Techniques d’Intervention sur Installation Nucléaire, au lycée Vauban de Givet
- un DUT Hygiène Sécurité Environnement à l’IUT de Charleville-Mézières
A la rentrée 2018, une licence professionnelle de prévention des risques et sûreté nucléaire, assez unique en France sera créée. Dispensée en alternance, cette licence a pour objectif de former des spécialistes capables d’analyser et de répondre à des problèmes spécifiques de la sûreté nucléaire : traitement des non-conformités, analyse des risques, suivi des dispositifs de sécurité… En parallèle, l’Institut de Formation Technique Supérieur (IFTS) de Charleville-Mézières a demandé à la commission des titres d’ingénieurs, l’accréditation pour le projet de filière ingénieur dans le même domaine. Ce panel d’offres de formations spécialisées et complémentaires, adossées à un vrai besoin de main d’œuvre, dans les Ardennes et ailleurs devrait s’avérer être un atout supplémentaire pour le campus de Charleville-Mézières.
En France, la filière nucléaire représente 2.500 entreprises et plus de 220.000 emplois directs et indirects, et près de 100.000 recrutements sont prévus dans les prochaines années. Parmi les secteurs les plus innovants (utilisation également dans la recherche médicale), le nucléaire réalise un chiffre d’affaires de 46 milliards d’euros, dont 5,6 milliards à l’export. Avec la mise en place d’un pôle d’études en sûreté nucléaire, les Ardennes ont pour ambition de réunir qualification et réalité économique.
Crédit photo : ©L'Union-L'Ardennais